En cette journée de mobilisation contre la réforme des retraites , j’ai longuement hésité à publier cette information mais entre paysans nous en parlons aussi et sommes tous dans des configurations similaires donc je me jette à l’eau.
Loin de moi l’idée de vouloir me plaindre ou faire pleurer dans les chaumières, j’ai la chance d’exercer un métier de passion, de me lever presque tous les jours pour mon propre compte en ayant la joie de construire et produire de mes mains ce qui est très gratifiant.
Mais ce n’est pas forcément le cas de tous les paysans.
Nombreux sont étranglés par les circuits de distribution et ne peuvent exercer leur métier comme ils l’aimeraient faute de moyens. Ils travaillent donc comme des bagnards, contraints de mettre en œuvre des méthodes de production qu’ils savent nocives pour eux et leur environnement mais ils n’ont pas le choix : la grande distribution fait croire aux consommateurs qu’elle se bat pour leur pouvoir d’achat en comprimant les prix et saignant à blanc les producteurs tout en maintenant ses propres marges…
Résultat : entre 1986 et 2019 le nombre d’agriculteurs à été divisé par 4 et le nombre de salariés agricoles a baissé de 30 %. Je vous invite à lire cet étude de l’INSEE qui évoque aussi la durée de travail hebdomadaire et annuelle des agriculteurs.
Bon je digresse un peu mais ces conditions objectivées de travail permettent aussi d’évoquer un point connexe du sujet des retraites : la pénibilité au travail.
Donc pour finir de remettre l’église au milieu du village, la pénibilité :
Les exploitants agricoles, à ma connaissance, ne bénéficient d’aucune reconnaissance de pénibilité au travail. Donc nos grands penseur et législateurs estiment que travailler en moyenne 55 heures par semaine dans le froid l’hivers, le chaud l’été, la pluie quand il pleut, le bruit assourdissant de nombreuse machines durant des jours entiers, les tâches répétitives, le port de charges lourdes etc. ne sont pas des critères de pénibilité au travail …
Résultat là encore pas de bonification.
En conclusion et pour mon cas personnel à 67 ans, avec 173 trimestre de cotisations je pourrai partir en retraite et prétendre à une pension de 868 € par mois …
Mais comme vous pourrez le constater par les chiffres officiels de la MSA c’est normal puisque la part retraite de la MSA des non salariés agricoles sans compter leurs éventuels autres emplois au régime général, mettent en évidence des montants entre 779 € et 896 € / mois
Voilà c’était un petit exemple vu de la campagne 😉
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